Née un 13 janvier 1920 a Jacqueville. Après l’école primaire, il fait ses armes au Sénégal où il intégrera l’école Normale Supérieure, la même qui a formé le premier instituteur ivoirien à la fin du XIXe siècle. Sorti diplômé et major, il retourne en Côte d’Ivoire mais est vite rappelé par le devoir ou l’obligation patriotique. C’est sous l’impulsion du Général Charles de Gaulle que les hommes des colonies françaises sont enrôlés dans le Bataillon des soldats de l’AOF.
Il retourne en Côte d’Ivoire avec différentes décorations de bravoure et de mérite : Officier du Mérite combattant (Rhin et Danube) et Médaille de la France libre.
Il fonde le Syndicat National des Enseignants (SYNE) dans la lignée du Syndicat Agricole Africain (SAA). Ami et collaborateur de la première heure de Félix Houphouët-Boigny, ils se battent auprès d’Auguste Denise, Jean Delafosse, Arsène Usher Assouan, Germain Coffi Gadeau entre autres pour l’indépendance de la Côte d’Ivoire. Les relations tissées lors de son passage en France, celles du Président Auguste Denise et du ministre et député Félix Houphouët-Boigny en font des combattants de première ligne. Après l’autonomie accordée aux colonies par la loi Cadre-Deferre de 1956, la Côte d’Ivoire devient une République le 28 septembre 1958. Philippe Yace devient en 1959 le premier Président de l’assemblée législative de Côte d’Ivoire, assemblée de transition, attendant l’indépendance. Il est ainsi aux premières loges, du fait de son travail, de ses actes, en faveur de celle-ci mais aussi pour son franc-parlé et son éloquence. Il proclamera le second discours du 7 août 1960, après celui de l'ancien gouverneur-administrateur des colonies d'Afrique de l'Ouest (AOF).
Félix Houphouët-Boigny devient le premier Président de la République de Côte d’Ivoire le 27 novembre 1960, l’Assemblée Législative devient Nationale avec Philippe Yace élu Président le 3 novembre 1960.
En 1968, il devient président de la Communauté Economique Européenne et des Etats Africains et Malgaches (CEE-EAMA) et devient en 1978 le président de l’association international des parlementaires français.
Cependant de succès en succès et de notoriété grandissante, son parapluie s’élargit et commence à faire trop d’ombre. C’est alors en 1980, après un incident fictif que le bureau de la Présidence lui demande de déjouer et qu’il gère avec un sang-froid hors du commun, que le Président de la République Félix Houphouët-Boigny, le destitue de ses postes les plus importants : il modifie l’âge maximum du président de l’Assemblée nationale, le rendant inéligible et supprime le poste de secrétaire générale du PDCI-RDA, deux postes qu’il occupe depuis 20 et 15 ans et l’efface ainsi de la carte politique ivoirienne.
C’est un choc pour tout le pays et toute la classe politique qui voient le dauphin de la nation, le plus proche collaborateur du Père de la nation et successeur ultime de celui-ci au poste de Président de la République, perdre ses galons.
Ce choc, et des soucis de santé, le pousse à se retirer avec sa femme Renée Monette en France où il occupera un poste honorifique au Conseil Economique et Social de la C.E.E., se verra nommer Grand Officier de la Légion d'honneur et où il finira d’exercer ses fonctions de Député-Maire de Jacqueville, avant de laisser la place à feu Edouard Ette en 1990.
L’heure des problèmes économiques de la Côte d’Ivoire arrive. Les soucis de santé du Vieux l’oblige à faire appel à un premier ministre et à rappeler son vieil ami Philippe Yacé: le multipartisme est instaure.
Philippe Yace fut marié deux fois: civilement et religieusement, à Daloa en 1946, avec Joséphine Bony, alias Grany, avec qui il a eu cinq 5 enfants, quatre filles et un garçon, puis après son divorce en 1961, civilement avec Renée Monette Maimay, ou Bonne-Maman, secrétaire au conseil économique et social, d’origine antillaise, avec qui il eut trois 3 enfants, deux garçons et une fille. Il rencontra une femme durant ses voyages militaires du milieu du XXe siècle, avec qui il eut une fille, l’ainée de cette grande famille de neuf 9 enfants.
Après le décès de sa femme Renée Monette en 1991, celui de Felix Houphouet-Boigny en 1993 et la prise de pouvoir de Henri Konan Bedie, Philippe Yace, qui a toujours consacre une importance primordiale à sa famille et ses amis, s'en remettra plus à eux. Surtout à ses petits enfants, dont le nombre innombrable et qui l'appelait "Bon-Papa", lui apportaient une soif de vie et de combattre dans ses dernières années.